mercredi 18 novembre 2015

La taxe rose, le retour

Il y a quelques semaines, le parlement a voté le budget 2016. Il y a eu un débat à l'Assemblée assez scandaleux sur les produits hygiéniques féminins. 


En France, il existe différents taux de TVA. Les taux dépendent de diverses règles - archaïques. Ainsi, les produits de première nécessité sont taxés à 5,5% et les produits de luxe à 20%. Là où la fiscalité est injuste - comme pour les impôts locaux d'ailleurs - c'est que les listes de produits classés dans "produits de première nécessité" datent de Mathusalem (i.e. les années 50). 

Ainsi, on peut y retrouver des produits tels que le fois gras, le coca-cola, les bonbons... Bref, des produits certes intéressants mais pas réellement de première nécessité. 

A contrario, dans les produits taxés à 20% - aussi appelés produits de luxe - on trouve : le dentifrice, les brosses à dent, le savon, les rasoirs et les produits hygiéniques féminins tels que les tampons et les serviettes. 

Et c'est là où le bât blesse. Pourquoi se brosser les dents n'est-il pas considéré comme de première nécessité ? Pourquoi les savons non plus ? Pourquoi les serviettes hygiéniques non plus ?

Donc boire des sodas est de première nécessité mais protéger ses dents ne l'est pas ? De nombreuses études scientifiques ont pourtant démontré qu'une bonne hygiène bucco-dentaire évitait de contracter des maladies. 

Revenons à nos moutons. La fameuse taxe rose. Ici, il s'agit des protections périodiques. Il est bien évident qu'il n'est pas possible de ne pas avoir ses règles - sauf éventuellement à enchaîner des plaquettes de pilules et encore. On est donc bien confronté à des produits que les femmes sont obligées d'acheter pour vivre. Au même titre qu'on achète de l'eau (même du robinet) pour boire et donc vivre. Et bien, non, l'Assemblée nationale, une assemblée composée majoritairement d'hommes, a refusé de baisser le taux de TVA sur les tampons et les serviettes hygiéniques. 

En effet, le gouvernement était contre l'abaissement et l'a fait savoir par le biais de son représentant. Lequel a dit que les hommes aussi étaient très taxés par exemple pour les rasoirs... Bon, on ne va pas se mentir. C'est extrêmement maladroit parce qu'un homme peut porter la barbe (et donc se passer de mousse à raser) s'il le souhaite. Une femme ne peut pas se passer de ses règles - et elle utilise aussi parfois de la mousse à raser et des rasoirs.

Finalement, on en revient à ce que je disais plus haut et qui est la chose qui était réclamée par le Collectif Georgette Sand à l'origine de la demande. Tous les produits d'hygiènes - dentifrice, savon, mousse à raser, tampons - devraient être à un taux de TVA réduit, contrairement aux sodas. Mais nos politiciens ne sont pas prêts de vouloir briser un statut-quo sur la fiscalité... Pourtant, elle aurait bien besoin d'être entièrement revue. 


Au final, celle qui en parle le mieux c'est Sophia Aram sur le compte Youtube de France Inter :






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